Le contrôle c’est bien, la confiance c’est mieux

Lénine a dit « La confiance n’exclut pas le contrôle » : on pourrait retourner la phrase en disant « le contrôle n’exclut pas la confiance ». Pour enfoncer le clou, Corneille indique dans le Cid que « le trop de confiance attire le danger ». Tout ceci est fort bien pensé mais sans confiance, l’avenir ne peut être que sombre et peu encourageant.

Ne soyons pas naïf : la confiance absolue est rarement offerte et encore plus rarement donnée. C’est logique et même salutaire à bien des égards mais la logique du contrôle absolu est dévastatrice, castratrice et démotivante. Comme dans tout, le bon équilibre constitue certainement la clé du succès.

La société est devenue très ouverte et en même temps très contrôlante : on veut pouvoir tout faire mais on veut avoir son mot à dire sur tout. La société civile est devenue procédurière et les fournisseurs cherchent à se protéger au maximum. Aussi, il faudrait se poser trois questions :

  • jusqu’où suis-je prêt à admettre et prendre des risques ?
  • jusqu’où puis-je prêt à faire confiance ?
  • jusqu’où suis-je prêt à contrôler et gérer les risques ?

Un minimum de confiance est fondamental pour toute société et tout au long de la vie. Briser ce minimum vital, c’est ouvrir grand la porte au totalitarisme, à l’intolérance et à l’exclusion. A l’inverse, il est évident que des garde-fous doivent exister pour canaliser certaines dérives possibles et permettre à chacun d’évoluer dans un cadre sécurisant.

La plupart des grandes découvertes ou des grandes actions ont été le fruit d’une grande confiance et peut-être d’une part de naïveté. Mais combien d’échecs cuisants ont été subis avant d’arriver au résultat ?

Dans les entreprises modernes d’une certaine taille, la capacité à faire confiance à presque totalement disparu. Ceci est valable pour tous : dirigeants vis-à-vis du personnel et inversement, entreprises vis-à-vis des clients et vice versa.

Les unités juridiques, de contrôles et de compliance ne se sont jamais aussi bien portées et le nombre d’employés dans ces secteurs a littéralement explosé… jusqu’à leur prochain remplacement par des robots et des algorithmes. Mais il s’agit d’un autre débat…

Finalement, la confiance ne se donne pas, elle se gagne. Par son comportement, son attitude, sa constance et ses actions, l’individu peut bénéficier de la confiance des proches, des collègues, des chefs : c’est un très long chemin pavé de nombreuses désillusions mais ne dit-on pas que c’est souvent le chemin qui est plus intéressant que la destination ?

Bonne Année 2020 !

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