La grande illusion du tout gratuit

Mais qui peut donc croire décemment que l’on peut consommer gratuitement ? Les générations Y et Z peut-être à cause d’une base en économie incomplète, mais pas au-delà de ce cercle.

Il faut partir du postulat que dans le monde des affaires au minimum, tout à un coût et que ce coût doit être pris en charge pas quelqu’un : le client, un sponsor, un mécène, la publicité ou… le contribuable !

Cette notion de « gratuit » a quelque chose de perturbant car elle donne l’impression que des personnes ou des entreprises donnent quelque chose à d’autres sans contrepartie, ce qui est naturellement faux, d’une grande naïveté ou démontre un sens de l’opportunisme pour le moins cynique.

Nous préférons la notion qui veut que « si je ne paie pas, d’autres le font pour moi » car cela souligne au moins une conscience minimale en matière de déontologie commerciale.

Les anglo-saxons utilisent volontiers l’expression « no free lunch » (pas de repas gratuit) qui montre assez bien que tout ce qui est consommé se paie directement ou indirectement.

Donner l’illusion que la prestation, le service ou le produit est gratuit est néfaste car cela dévalorise ledit service ou produit. En outre, ce peut être la source de trois problèmes au minimum :

• Seuls les plus agiles (les plus culottés ou les plus mal éduqués) obtiennent des avantages qui sont payés par les autres.

• Le produit offert n’a, en termes de marketing, plus aucune valeur sauf émotionnelle pour le bénéficiaire. On se trouve ici plus au niveau du cadeau que du produit.

• Le nivellement par le bas en termes de marché favorise le dumping social au minimum pour la production et pour le secteur des transports.

Beaucoup d’entreprises utilisant les « codes du gratuit » travaillent en fait contre le marché et contre la saine concurrence. A la fin, ce sont toujours les clients honnêtes et les collaborateurs desdites entreprises qui en subissent les conséquences.

Dit autrement, les fervents utilisateurs du gratuit sont les mêmes qui critiquent les bas salaires et la précarité de l’emploi : on en est plus à une incohérence près…

Que les marchés évoluent, soit. Que le principe de gratuité deviennent monnaie courante constitue un vrai problème de société car on devient un jour, de gré ou de force, le « dindon de la farce » d’un autre. Est-ce cela l’économie dans laquelle nous voulons évoluer ?

Bon vent, bonnes réflexions et bonne lecture.

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