Les entreprises et l’appétence au risque

Un changement de paradigme touche nos sociétés occidentales fortement industrialisées depuis une quinzaine d’années : la perte de toute appétence aux risques et la volonté de s’assurer pour tout.

Le risque est devenu « le » thème sensible, d’ailleurs on n’entend plus « prendre des risques » mais « gérer des risques ». Entreprendre n’est-il pourtant pas lié à la faculté et à l’acceptation de prendre des risques ?

Bien évidemment, le risque doit être calculé et limité au maximum, mais il semble qu’on l’aborde par un faux angle : on regarde quels risques existent puis on imagine entreprendre, alors qu’on devrait d’abord penser développement, prestations, services pour ensuite évaluer les risques. Tentons quelques thèses à ce sujet.

Premièrement, le marché a totalement changé : tant les fournisseurs, les concurrents que les clients sont devenus intolérants aux risques, voire quelque peu incohérents face à ceux-ci. Quelques flashs à ce sujet :

• Le risque doit se trouver chez les autres.

• La gestion du risque constitue un énorme marché financier.

• Le risque d’image est tel qu’il bloque la plupart des groupes.

• Les montants de dédommagement deviennent hors de contrôle.

• On s’assure pour tout et n’importe quoi afin de prendre des risques.

• L’évaluation des risques n’est pas en phase avec la réalité (on vérifie et fait signer les documents par 10 personnes, mais on passe à côté de la cybersécurité).

Deuxièmement, la nouvelle répartition des tâches, des fonctions et le « splitting » déresponsabilisent : plus personne n’est responsable de rien « grâce » la répartition des tâches. En résumé : tous coupables mais pas de responsable. A ce sujet, qui n’a jamais entendu « je dois demander à mon chef » ou « je ne suis pas compétent (e) pour décider » lors d’une transaction ?

Troisièmement, cette peur du risque pousse chaque instance, unité ou groupe à se « blinder » contre d’éventuels ennuis (ennemis ?), même à l’intérieur de l’entreprise. En d’autres termes : il faut assurer ses arrières…

Finalement, il est intéressant de constater qu’à titre individuel, beaucoup de personnes prennent des risques physiques de plus en plus grands, estimant – à tort – que la technologie, les assurances et les bonnes âmes viendront à leur secours le moment venu.

Mais nous demeurons positifs et sommes convaincus que les entreprises comme les individus sauront replacer le curseur au bon endroit entre la prise de risque et le « blindage » généralisé à brèves échéances.

Bon vent, bonnes réflexions et bonne lecture.

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