Le temps où un fruit était encore un simple fruit et une entreprise était encore une entreprise réelle semble s’éloigner : grâce – ou à cause – du métavers tout ceci sera bientôt du passé : on vivra tous dans un monde parallèle.
Quelle chance diront certains, tant leurs mondes réels sont tristes, pauvres ou désolants mais beaucoup d’entre nous préférerons encore le monde réel, malgré toutes les contraintes et les défis, car c’est tellement captivant et beau !
L’idée ne consiste ici pas à confronter les deux mondes : il faut simplement évaluer les atouts et contraintes d’une approche plus « virtuelle ». Ce « nouveau monde » permettra peut-être d’étudier des pistes, tels comportements, telles solutions sans avoir à les « jouer pour de vrai » avec toutes les conséquences que cela peut avoir.
Le FM et les espaces de travail ne sont-ils pas aussi, dans une certaine mesure, en train de virtualiser l’environnement, première étape pour rentrer dans le « nouveau monde » ? Voici quelques exemples :
• La représentation virtuelle du bâtiment (BIM, GEM, BOS, etc.) pour le construire, le maintenir ou le transformer.
• La virtualisation des contacts en introduisant la visio-conférence.
• La digitalisation des flux remplaçant du personnel au profit de l’ingénierie et de l’automatisation embarquée.
• Le déplacement de la charge de l’activité de l’entreprise vers le client grâce à des applications spécifiques (ex. commander un billet de train, de spectacles, etc.).
On peut rétorquer que la digitalisation ne signifie pas encore le « métavers ». Certes, mais il s’agit d’une porte d’entrée ou, qui sait, d’une porte dérobée…
Le passage du monde réel vers le monde virtuel - au sens du métavers - n’est plus très loin. On constate que certains outils pensés pour un travail opérationnel réel se transforment en franchissant tout d’abord la porte du « virtuel » et qui sait, dans un très proche avenir celle du « métavers ».
Ainsi donc, un travailleur effectuerait ses tâches tantôt dans le monde réel et tantôt grâce à son « clone virtuel » dans un monde parallèle.
Il est intéressant de constater que les plus jeunes générations ne se posent pas (plus ?) ce genre de questions et passent du monde réel au virtuel et vice-et-versa avec une dextérité déconcertante. Il ne s’agit pas ici de porter un jugement quelconque mais de savoir comment anticiper et repenser le monde du travail, des espaces de travail et du FM dans ce contexte.
Les entreprises sont-elles prêtes à ces défis ? Soyons francs : la plupart ne le sont pas et peut-être, ne le veulent pas.
Les défis que cela pose en termes de société sont gigantesques et il est à se demander si l’on n’est pas en train de vivre un « remake » de Frankenstein ou les créateurs des métavers se font dépasser par leurs créatures…
Nous avons encore un peu de temps devant nous pour y réfléchir et surtout pour apprécier le temps réel. Les défis actuels des espaces de travail et du FM sont déjà bien suffisants pour que nous les traitions à satisfaction sans en ajouter dans le monde du « métavers », mais qui sait…
Belle semaine, bonnes réflexions et bonne lecture.