Décidément, le monde du travail vit une révolution douce, mais une révolution quand même.
L’avènement du modèle hybride (présentiel et distanciel), le fait que beaucoup d’employés souhaitent réduire leurs temps de travail ou changer d’orientation après la pandémie et le fait que la jeune génération veuille donner beaucoup plus de sens à ses activités en mettant le salaire en 4ème ou 5ème position des exigences par exemple, montrent que les entreprises doivent se réinventer rapidement.
Sont-elles à même de répondre à toutes ces exigences et le veulent-elles vraiment ?
Les pouvoirs d’innovation, d’adaptation et d’anticipation constituent souvent l’ADN des entreprises prospères et il ne faut souvent pas beaucoup de moyens financiers : la clé se trouve au niveau du management et à sa capacité à développer des solutions pragmatiques dans un environnement favorable aux collaborateurs.
Que l’on ne s’y trompe pas, il en faut plus pour obtenir la bonne alchimie, mais force et de constater que la plupart des entreprises n’ont pas la gouvernance adéquate et/ou ne permettent pas aux employés et à leurs encadrements d’agir avec célérité et bon sens.
Il n’y a aucune raison de s’abriter derrière le cadre législatif qui devient certes de plus en plus contraignant pour figer toute initiative.
Pour être franc, le bât blesse souvent à l’interne et au plus haut niveau : le micro-management est omniprésent et la prise de risques ne fait plus partie ni du vocabulaire ni de l’action alors que les solutions se trouvent souvent dans un dosage subtil entre prise de risques, initiatives créatrices et contrôles à tous les niveaux.
A cela s’ajoute un autre paramètre. L’enseignement – notamment supérieur - a beaucoup évolué ces dernières années et c’est tant mieux mais une chose ne peut guère s’apprendre – par définition - sur les bancs des écoles techniques ou des universités : le sens de la mesure et l’expérience. Or, le système des nominations fait la part belle aux techniciens de tous bords, n’ayant souvent qu’une vague idée de l’approche interdisciplinaire.
Au dogmatisme souvent simpliste et inutile doivent s’opposer les esprits fins et la proportionnalité. Ce n’est pas gagné d’avance dans un monde devenu de plus en plus binaire voire caricatural. Or, ce n’est qu’avec une approche pragmatique, pleine de finesses et d’options que le changement de modèle peut s’opérer avec le maximum de chances et dans des délais supportables.
Les entreprises vont devoir s’adapter et changer de modèles si elles veulent pouvoir maintenir leurs stratégies à moyens termes. Cela ne signifie nullement que tout doit être changé. Il faut, là également, savoir trouver la voie la plus efficace pour atteindre les objectifs souvent contradictoires des uns et des autres et, pourquoi pas, comparer, s’appuyer sur l’expérience des autres.
Le modèle d’affaires traditionnel a certainement vécu pour bien des secteurs. Toutes les époques ont connu cela mais le cumul des changements et leurs rapidités n’ont jamais eu d’égal dans le passé
Gageons que les patrons et leurs équipes dirigeantes sauront trouver la voie la meilleure pour les actionnaires, les clients, les fournisseurs et, « last but not least », les employés. Même s’il s’agit d’une forme de « cadrature du cercle », il en va de la pérennité de l’entreprise.
Belle semaine, bonnes réflexions et bonne lecture.