Transparence et discrétion : antinomique vraiment ?

Dans notre monde ultra connecté, la confusion règne en matière de communication. Certaines personnes ou entreprises mettent la transparence et la discrétion en opposition alors que les deux peuvent parfaitement se compléter grâce à un minimum de subtilité et de doigté.

En quelques années, les médias sociaux ont transformé le monde en une grande cour de récréation ou les invectives, les désinformations, les théories les plus hasardeuses, les personnes mises en pâtures ainsi que les provocations sont quotidiennes.

On ne trie plus – soit on ne sait, soit on ne veut plus trier – selon l’importance et l’urgence : tout est « balancé » comme un tout. La présomption d’innocence exigée de tous est totalement bafouée alors que nous savons que lorsqu’une information est diffusée, juste ou fausse, c’est celle-ci qui sera retenue…

Il n’échappera à personne que les entreprises, petites ou grandes, doivent aujourd’hui être parfaitement transparentes sur leurs activités, leurs gouvernances, leurs modes de fonctionnement. A l’inverse, il ne viendrait à l’idée de personne d’exiger de leur part la publication de secrets de fabrications, des avantages concurrentiels. Ainsi, une entreprise peut être transparente tout en agissant dans la discrétion. Il s’agit ici d’un équilibre subtil à trouver.

L’autorégulation en entreprise en matière de communication n’existe plus. Sous prétexte de transparence, d’incompétence ou d’insatisfaction, certaines personnes livrent des informations à des groupes de pressions, des influenceurs, des médias.

Fort de ce constat, les entreprises sont obligées de mettre en place des mécanismes techniques, électroniques ou physiques pour préserver leurs intérêts légitimes. Elles subdivisent les équipes afin qu’aucune ne connaissent le tout, elles installent des filtres, des blocages dans les systèmes informatiques, elles noyautent l’information alors que la plupart d’entre elles aimeraient pouvoir partager plus ouvertement en interne.

Comment procéder ? Voici quelques pistes :

• Former et expliquer comment l’information est gérée dans l’entreprise

• Expliquer les limites de la transparence motivées parfois par des exigences légales

• Mettre en place une bonne gouvernance en matière de communication

• Trier les informations en les classifiant de la notion « interne » à « secret »

• Constituer des cercles d’information et former le management

• Trouver des parades techniques pour gérer les informations en fonction des strates de l’entreprise et de la sensibilité.

Il faut constater que l’école est confrontée aux mêmes défis : les élèves doivent être formés à ce qu’est l’information, la désinformation, ce qui est permis et ne l’est pas. N’est-ce pas aussi le rôle des parents et des proches de faire cette éducation ? C’est un autre débat !

La ligne de crête entre transparence et discrétion est donc très difficile à trouver car les interlocuteurs « ne jouent plus le jeu », tout le monde se croyant en droit de savoir « tout sur tout, toutes et tous ».

Penser que l’éducation suffira constitue malheureusement un leurre. A chaque entreprise de trouver la voie en s’appuyant sur les expériences et l’expertise de spécialistes en communication. Une chose est néanmoins certaine pour les entreprises : ignorer ce défi, c’est courir le risque d’ennuis à très courts termes.

Bonne semaine, bonnes réflexions et à bientôt.

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