La technologie, oui ; la sur-ingénierie, peut-être pas…

Le domaine du Facility Management a vécu une révolution ces dix dernières années grâce aux nouvelles technologies et à l’introduction de nouveaux applicatifs. Alors qu’aujourd’hui, presque tout est possible dans ce domaine, quand et où ne pas aller trop loin ?

Il n’est nullement question ici de remettre en cause les énormes progrès effectués en matière de maintenance, de services aux utilisateurs et l’augmentation de l’efficience obtenue dans les bâtiments grâce aux outils technologiques qui permettent de détecter beaucoup plus rapidement et précisément les pannes, les lacunes, les inefficiences.

La question se pose plus de savoir quand et où ne pas aller trop loin en matière d’ingénierie et technologie.

Il est vrai que beaucoup de spécialistes sont fans – ou pour le moins très heureux - de disposer de ces nouveaux outils et applications qui permettent de visualiser le bâtiment en 3D grâce aux jumeaux numériques des bâtiments, de disposer des indicateurs clés grâce à un seul tableau de conduite, etc. et de répondre ainsi très rapidement aux exigences des utilisateurs, exigences qui ont cru exponentiellement.

Il ne faut plus savoir comment mais combien et avec quelle granularité les informations sont et demeurent pertinentes :

• Doit-on disposer d’informations automatisées à grands frais alors que la demande est marginale ou ne doit être disponible qu’une fois par an par exemple ?

• Est-il utile de disposer d’un « jumeau numérique » d’un bâtiment peu ou pas complexe avec des utilisateurs « lambda » dont les exigences sont basiques ?

• Doit-on maintenir des données de manière permanente et coûteuse afin de disposer de couches d’informations certes « jolies » mais qui n’apportent pas une réelle valeur ajoutée ?

• Veut-on pouvoir tracer n’importe quel mouvement de chaque objet dans un bâtiment alors qu’une simple base de données peut faire l’affaire ?

C’est tout le débat autour du « BIM maintenance » par rapport au « BIM construction ». Il ne fait plus aucun doute que le « BIM construction » est devenu avec le temps « LA » référence base essentielle. En est-il de même pour la maintenance et l’opérationnel ?

Lorsqu’on observe le marché en Europe (les pays anglo-saxons sont beaucoup plus investis dans ces thèmes), on constate que la percée du « BIM maintenance » n’est pas aussi spectaculaire qu’on pourrait le croire : le rapport coût-bénéfice n’est pas (encore) démontré pour la plupart des projets. Seuls les propriétaires-investisseurs-utilisateurs ont un intérêt direct à choisir cette voie car ils peuvent exploiter les données sous toutes les formes avec un seul effort. Pour les autres, il s’agit d’un outil parfaitement adapté mais beaucoup trop consommateur de ressources.

Lorsqu’on parle du « BIM Maintenance », nous n’avons levé qu’une partie du voile, car nous devrions parler du BIS (Building Information System) en premier, c’est-à-dire tout l’environnement, le BOS, les couches basses et hautes, les interconnexions, les applications utilisateurs, soit l’ensemble de l’architecture technologique du bâtiment.

La cartographie complète d’un bâtiment sur le plan technologique fait souvent peur car cela peut rapidement devenir un « monstre » qui génère des coûts de saisie et de maintenance totalement hors de proportions.

Le seul conseil à donner dans ce domaine : s’adresser à des spécialistes n’ayant aucun lien avec un produit et/ou une application pour définir les besoins et l’architecture optimale. C’est à ce prix que l’on peut espérer disposer d’une solution optimale.

Bonnes réflexions, belles semaines et à bientôt.

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