Billet d’humeur : les civilités au bureau

Ah, me direz-vous, encore un de ces vieux croutons qui ne comprend pas que le monde professionnel a changé ! Eh bien oui, j’assume volontiers la notion de vieux crouton, mais cela ne m’empêche pas de m’interroger sur certaines pertes de civilités…

Vous connaissez certainement des collègues qui sont au bureau, certes pour travailler, mais qui ne se préoccupent guère de l’environnement dans lequel ils évoluent dès que cela ne les concerne pas directement.

Vous voyez certainement de qui je veux parler : David qui se détourne de la machine à café dès qu’il voit que le réservoir d’eau est vide; Marcel qui utilise le dernier coupon de papier WC, mais qui n’a pas l’idée de placer un rouleau neuf dans le support alors qu’il y en a au moins 3 dans la réserve; Marie qui considère le lavabo comme une piscine; Julie qui monte dans l’ascenseur que vous souhaitez aussi prendre, mais qui appuie sur le bouton de fermeture de la porte en vous souriant bêtement; enfin Robert qui provoque le bourrage de l’imprimante mais qui « oublie » de réparer ou d’annoncer la panne, repartant à sa place en catimini. Cela ne vous est jamais arrivé ? allez, allez…

Le « Vivre ensemble » n’est certes pas simple et demande un grand engagement de soi, mais il constitue le ciment de bonnes relations à la place de travail et la quasi-garantie d’un climat apaisé entre collègues.

Ce qui semblait évident il y a encore quelques années, est devenu un exotisme, voire une anomalie pour beaucoup. Pourtant, ces petits gestes du quotidien mettent de l’huile dans les rouages, montre que vous pensez « aussi » aux autres, non pour recevoir des remerciements, mais simplement parce que vous avez été éduqué comme cela, parce que cela vous fait plaisir de faire plaisir ou tout simplement parce que cela vous semble naturel, ni plus, ni moins.

Est-ce de l’empathie, du respect, du savoir-vivre ? peut-être un peu de tout cela à la fois. La plupart du temps, les David, Marcel, Marie et les autres ne pensent pas à faire du mal, ils ou elles ne pensent même pas, car ils n’ont pas appris ou ils ou elles ont « désappris » !

La réponse que l’on entend souvent à cette occasion est toujours un peu courte, voire perverse : les autres ne le font pas pour moi, je ne vois pas pourquoi je devrais le faire pour les autres !

Au risque de passer encore une fois pour un vieux cacochyme, Saint-François d’Assise a eu ces paroles : « Commence par faire le nécessaire, puis fais ce qui est possible de faire et tu réaliseras l’impossible sans t’en apercevoir ». Voilà, voilà…

Chacun à ses soucis, ses préoccupations, ses défis personnels : il serait donc faux de jeter à la pierre à quiconque. Cependant, un petit geste par-ci par-là ne coute souvent pas très cher et donne du plaisir aux autres. Qu’il y ait quelque chose en retour ou non ne devrait pas être une précondition.

Dans un monde consumériste où le « moi » a pris le pas sur le « nous », il est vrai qu’inclure des collègues de travail dans ses réflexions tient du paradoxe, de l’incongru voire de l’indécence, et pourtant…

Remplir le réservoir d’eau de la machine à café ou attendre son collègue qui veut prendre l’ascenseur ne semble pas insurmontable et cela n’est pas la fonction ou le rang qui devrait être un frein : il n’est point de sots métiers, il n’y a que de sottes gens…

Vous l’aurez compris, je commets des erreurs tous les jours, mais j’essaie de ne pas trop passer pour un malappris dans les limites de mes moyens : J’ai tellement eu de sourires en contrepartie que je continue de croire que le jeu en vaut vraiment la chandelle !

Bonnes réflexions, belles semaines et à bientôt.

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