Les espaces de travail ont-ils une incidence sur la productivité ? Poser la question, c’est y répondre, même si d’autres facteurs, comme les outils et la technologie, les processus, la délégation des compétences, etc. jouent un rôle tout aussi important…
Les nouveaux concepts d’espaces de travail - qui n’ont plus rien de très « nouveau » d’ailleurs – constituent des facteurs clés de succès, de satisfaction et de productivité : permettre la flexibilité à ses employés dans un environnement beaucoup plus fluide que par le passé, devient un incontournable, toutes générations confondues.
Cependant, aborder la productivité des collaborateurs uniquement par le biais des espaces de travail semble un peu court, bien que pour certains responsables d’entreprises, le fait d’acheter quelques meubles « attractifs » chez un discounter et refaire la peinture de la cafétéria constitue déjà un bond de géant vers le futur.
La productivité à la place de travail est très difficile à quantifier, car la définition même varie d’une entreprise à l’autre. En outre, les paramètres qui entrent en jeu pour augmenter ou diminuer la productivité sont légion. Quelques exemples :
• Eléments acoustiques et bruits : pas de bruit sera sinistre, trop de bruit sera gênant. (Ex. on trouve des adeptes et des pourfendeurs du « bruit blanc »).
• Eclairage et/ou lumière naturelle, variations durant les phases de la journée et besoins divergents en fonction des activités, ce qui rend l’exercice difficile.
• Matérialité, couleur des éléments architecturaux verticaux et horizontaux.
• Tons et matérialisation en harmonie avec l’image de l’entreprise pas forcément en ligne avec les besoins physiologiques des employés.
• Qualité de l’air, renouvellement de l’air, ventilation, température.
• Flux et processus harmonieux permettant des activités efficaces.
• Délégation des compétences et management bienveillant et compétent.
• Intérêt pour les activités exercées et interactivités avec les collègues.
• Espaces de travail incitatifs.
• Espaces et éléments « ludiques » et/ou récréatifs.
• Opportunité de travailler depuis la maison (« home working »).
La liste n’est pas exhaustive. Pour les spécialistes « honnêtes », force est de constater qu’il est très difficile de calculer précisément la productivité : il est souvent préférable de replacer le tout dans la balance « avant / après » et cumuler les mesures « incitatives ».
Exprimé autrement à l’aide d’un exemple : disposer d’une qualité d’air exceptionnelle dans un bureau dirigé par un responsable incompétent utilisant des flux irrationnels ne fera pas bouger la productivité, alors que pris intrinsèquement, la quantité de Co2 dans l’air est déterminante pour ladite productivité !
Les espaces de travail ont une incidence sur la productivité, mais tout spécialiste digne de ce nom mentionnera toujours la multi-factorialité des résultats. C’est d’ailleurs pour cela que les experts en matière de concepts de travail insistent toujours sur le fait qu’il n’est pas possible d’appliquer le « copier-coller » en matière de concept de travail, même si les basiques demeurent les mêmes.
En conclusion et sans vouloir décrédibiliser certains « gourous en mathématiques », vouloir calculer la productivité « vraie » à la place de travail tient plus du vœux pieu que de la réalité connue par les spécialistes ou experts.
En finalité il est plus important de mettre en commun les divers axes d’amélioration de manière pragmatique et de questionner son personnel sur sa satisfaction à la place de travail, que de théoriser cet exercice à l’extrême.
Bonne lecture et à bientôt.