Finalement, le bon marché est toujours trop cher

Au-delà des tragédies humaines et personnelles, les temps que nous vivons avec la pandémie du COVID-19 ont quelque chose de déroutant, voire de fascinant.

Au travers des reportages et des informations officielles, on constate que bien des mesures conservatoires et de sécurité prisent en d’autres temps n’avaient visiblement plus cours ces dernières années. Il serait assez indécent de chercher des coupables dans les circonstances actuelles à défaut d’un seul : la chasse à la réduction des coûts.

Cette chasse aux coûts a provoqué la réduction des réserves, réserves qui ont même été mutualisées dans bien des cas, car on pensait qu’une telle crise ne toucherait qu’un petit nombre de personnes ou de pays.

En outre, tous les pays ont mis les « œufs dans le même panier » en s’approvisionnant en Asie afin de réduire les charges. Loin de nous de critiquer les pays bénéficiaires de ces commandes gigantesques car ils ont fait comme tout le monde : des affaires !

Dans bien des entreprises, la chasse aux coûts a poussé les logisticiens et personnes en charge du Facility Management (souvent sur ordre des hautes directions) à « friser le code » en rallongeant les amortissements, en réduisant le nombre de pièces de rechange, en espaçant les maintenances, en supprimant les redondances et autres agrégats de secours, etc.

Là aussi, il ne faut pas chercher à tirer sur l’ambulance : les utilisateurs ont cru pendant trop longtemps qu’on pouvait consommer sans payer ou en payant un minimum.

Ne faisons pas preuve de satisfaction cynique qui serait déplacée dans les circonstances actuelles, mais constatons néanmoins que les bons principes de prévoyance ont souvent été bafoués sur le temple de la profitabilité et des réductions de charges.

Il est fort à parier que certains modèles d’affaires seront revus voire modifiés en profondeur afin de tenir compte des conséquences de cette pandémie.

Il faudra néanmoins être attentif à ne pas surréagir et perdre raison en déplacement le curseur dans des zones de surprotection. A l’inverse, il est à espérer que les entreprises et les consommateurs agiront rapidement car le temps sera un danger : l’être humain à une capacité de résilience extraordinaire mais il a également don d’oublier rapidement ses erreurs.

L’avenir nous dira si ces temps très difficiles seront porteurs de nouveaux espoirs.

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