Dans un monde de certitudes, il est parfois bon d’avoir des doutes ou tout au moins un réflexe de précautions. Il est d’usage aujourd’hui de s’afficher avec assurance, voire arrogance, pour ne point passer pour un ringard ou un perdant.
Certes, tout concourt à ce que cette manière d’appréhender les choses soit mise en avant : les réseaux sociaux, le jeunisme ambiant, la méritocratie poussée à l’extrême, l’égoïsme assumé et l’égocentrisme dopés aux produits de synthèse… Le souci ? Ce sont souvent les mêmes qui parlent de décroissance ou d’égalitarisme tout en critiquant le « système » !
Nous sommes loin de l’idée de suggérer des idées transgressives ou contraires aux tendances actuelles mais à y regarder de plus près, certains doutes sont plus salvateurs que les certitudes toutes faites.
La pandémie a pris tout le monde de court ou presque. Nous avons été aveuglés par nos propres certitudes de tout maîtriser, de pouvoir tout calculer et gérer… Dans un monde qui se veut transparent et conquérant, il faut admettre, avec un peu d’ironie, que cette « mise au point » a relancé le débat sur la remise en question sociétale et individuelle.
Beaucoup trop d’entreprises tiennent pour acquis la croissance, les bénéfices, la clientèle et les produits délivrés…
Pourtant, il est bon d’avoir parfois quelques doutes pour insuffler une nouvelle dynamique, revoir certains schémas obsolètes ou prévoir quelques alternatives : Il s’agit d’une simple question de bon sens.
Aucun manuel de management ne parle de ce sujet car cela fait « tache dans le paysage » : et pourquoi donc ne pas traiter ces sujets en toute décontraction, avec discernement tout en conservant les objectifs de départ. Savoir se remettre en question doit pourtant faire partie de l’ADN d’un chef d’entreprise. Ceci ne signifie de loin pas que l’on doive douter de tout et sur tout.
Trouver la balance entre certitudes et doutes est certainement un exercice difficile, pour ne pas dire périlleux mais il s’agit d’un passage obligé pour progresser, pour améliorer ce qui peut l’être.
A observer certaines entreprises ou individus, l’aveuglement guettent en permanence mais sont-ils seulement conscients que le vent peut tourner très vite, et ce, même si leurs certitudes sont telles qu’ils pensent que la société viendra à leur secours : c’est tout le mal qu’on peut leur souhaiter d’ailleurs.
Douter parfois, ce n’est pas perdre : c’est avancer avec discernement.
Bonnes réflexions et bonne lecture.