Le modèle de travail dit « hybride » avec présence alternée entre le lieu de travail et le domicile semble s’installer durablement dans beaucoup d’entreprises des secteurs secondaires (pour la partie administrative) et tertiaires.
Au-delà des solutions techniques et des nouveaux aménagements des espaces de travail plus ou moins réussis, la principale difficulté consiste à trouver un modèle de management, de conduite des affaires qui soit adapté et efficient.
Déclarer être pour le travail hybride ne signifie pas encore qu’on saura le gérer efficacement et avec les subtilités que cela présuppose.
Conduire en présentiel ou en distanciel sont deux choses bien différentes car les divers « codes » ne sont pas identiques : la perception et les relations humaines ne sont pas les mêmes.
L’adage dit « loin des yeux, loin du cœur ». Un chef aura, par exemple, tendance à plus solliciter et valoriser les personnes présentes. Lors de vidéo-conférences avec des participants en présentiel et en distanciel par exemple, n’avez-vous jamais constaté que les premiers étaient plus souvent « actifs » et questionnés, donnant plus souvent leurs avis que les seconds et que la dynamique du groupe se trouvait ainsi « scindée » en deux ?
La responsabilité du/de la chef(fe) est totale car il/elle est l’animateur/trice du groupe. Ainsi donc il faut :
• Bien préparer ces séances « mixtes »
• Ne pas faire de favoritisme – voulu ou non – vis-à-vis des personnes en présentiel faute de quoi, tout le monde voudra revenir au bureau, forcé ou contraint…
• Solliciter tous les employés(es) avec la même rigueur, le même rythme et la même empathie, qu’ils(elles) soient présents ou non.
• Ne pas supposer que les personnes en distanciel sont corvéables à merci de jour comme de nuit ou pire, qu’elles ne font rien.
• Apprendre à donner des missions et des mandats clairs avec des objectifs tout aussi clairs afin de permettre aux personnes de travailler de manière indépendante.
• Exiger la présence du groupe uniquement pour favoriser la communication, l’interaction et permettre de travailler sur des dossiers demandant une expertise partagée.
• Evaluer équitablement le travail effectué, que cela soit en présentiel ou distanciel.
• En bref, faire et donner confiance tout en maîtrisant la bonne alchimie entre le présentiel et le distanciel.
Il n’existe, à notre connaissance, aucune école de management qui traite concrètement de ce sujet : il faut apprendre sur le tas et pratiquer. Une bonne communication et des échanges réguliers avec des pairs sur ces sujets constituent également des facteurs de succès.
Enfin, croire que la jeune génération est plus à même de pratiquer ce management hybride, c’est aller un peu vite en besogne. Les avantages liés à la vélocité technologique et à la spontanéité sont souvent compensés par l’expérience des anciens : il ne s’agit pas de questions générationnelles mais plus de manière d’être et de faire.
Bon choix, bonnes réflexions et bonne lecture.