La pandémie de la COVID 19 a révélé au moins une face positive : le travail hybride – en présentiel et en distanciel – est possible, voire opportun pour beaucoup de secteurs économiques.
La plupart des entreprises des domaines tertiaires et autres secteurs administratifs ont ainsi pu maintenir leurs activités, certes avec des contraintes, voire augmenter l’efficience et l’efficacité.
Sur le plan technique, il faut relever que le niveau de digitalisation et d’informatisation des entreprises a joué un grand rôle : plus l’entreprise disposait de bons outils IT performants et de processus digitalisés et plus ce passage du présentiel au distanciel a été facile.
Une chose demeure néanmoins ouverte : comment gérer une équipe alors qu’une partie du personnel est en présentiel et que l’autre travaille en distanciel ?
Soyons honnêtes, la plupart des chefs intermédiaires n’étaient pas préparés à cela. Si certains ont trouvé une approche constructive, dynamique et participative, d’autres sont passés complétement à côté du sujet. Pour ces derniers, la période de tolérance due à la situation de crise est terminée et une nouvelle réalité fait jour.
Gérer une équipe en présentiel ou en distanciel ne fait pas appel aux mêmes méthodes. En outre, un chef peu consensuel, pas estimé ou chaotique en présentiel devient un désastre en distanciel pour les employés, à moins qu’ils puissent s’en affranchir…
Gérer en distanciel ou en mode hybride s’apprend. Les Ressources Humaines des entreprises concernées seraient bien inspirées de mettre sur pied des « séances de rattrapages » pour les chefs :
• Comment avons-nous géré la crise d’un point de vue managérial ?
• Quel a été le vécu des employés ?
• Quels sont les points positifs et négatifs après ces 18 mois de « crise » en qualité de chef ?
• A quoi faut-il faire attention pour inclure tous les employés qu’ils soient, en distanciel ou en présentiel ?
• Comment évaluer les charges d’activités et l’efficience des collaboratrices et collaborateurs en télétravail par rapport à celles et ceux qui sont présents ?
• Comment éviter le favoritisme en faveur des présents ?
• Comment conserver les jeunes collaborateurs « dans le cercle » et leurs transmettre savoir, connaissances et autres valeurs ajoutées ?
On le voit, la liste est longue. Les entreprises ont-elles appris de la crise ? Pas si sûr à entendre les récits de certains employés…
Le problème ne va pas se poser à très court mais à moyen terme. Ce qui est tolérable en période de crise ne l’est plus en temps normal. Or beaucoup d’entreprises pensent être revenues au temps « d’avant crise » : à ce niveau, on a le choix entre le qualificatif de naïf ou de prétentieux.
La question est souvent taboue dans les milieux professionnels, tant il est impensable de montrer les lacunes, les faiblesses, les potentiels d’amélioration alors que c’est la meilleure matière pour progresse. Disons simplement que la politique de l’autruche à de beaux jours devant elle.
Bon choix, bonnes réflexions et bonne lecture.