Le plus beau bureau du monde n’est rien sans…

Les grandes entreprises optent souvent pour des bâtiments aux architectures marquées situés dans des lieux représentatifs pour leurs sièges ou pour leurs succursales clés.

Au-delà de l’image et du message destinés aux clients et au marché, les dirigeants indiquent souvent qu’il « faut offrir le meilleur aux collaborateurs » dans ce domaine. Comment ne pas adhérer à une telle approche, même si cela ne fait pas tout, loin de là…

Avec la pandémie, le monde du travail « hybride » (présentiel-distanciel) est devenu un « standard » pour beaucoup d’entreprise : les espaces de travail ont soudain pris une importance jamais égalée.

Décroche-t-on le « graal » avec la meilleure implantation possible des espaces de travail dans un bâtiment iconique ? Loin de là. Les nombreuses enquêtes le montrent très bien : la plupart des employés aspirent à rester à la maison au minimum 2 à 3 jours par semaine. Pourquoi ?

Plusieurs hypothèses peuvent être invoquées :

• Une plus grande « indépendance » des travailleurs qui peuvent s’organiser différemment

• La réduction du temps consacré aux trajets entre le domicile et le travail

• Une meilleure concentration et efficience durant la journée (quoi que cet argument puisse être battu en brèche lorsqu’on partage son « espace de travail » à domicile avec toute la famille…)

• Etc.

Un critère est souvent éludé car il est « politiquement sensible » : les chefs et les collègues « toxiques » ! Vous savez ceux qui sont inefficaces, qui organisent des séances qui durent des heures mais dont le résultat est « nul », qui ne sont jamais là quand il faut, qui font du micro-management et qui contrôlent en permanence, ceux dont le niveau d’empathie est égal à un morceau de bois, etc.

Or, selon les retours d’expériences, ce sont ces critères qui sont décisifs pour le personnel.

Dit autrement, un lieu emblématique et un bâtiment iconique enthousiasme durant quelques jours ; un/une chef(fe) ou une équipe désagréable fait fuir, pour autant que cela soit possible, à la première opportunité. Les chefs cyniques répondront qu’ils peuvent retenir leurs collaborateurs grâce aux salaires. C’est oublier un peu vite qu’un employé malheureux n’est jamais efficace et que les nouvelles générations ne fonctionnent plus du tout comme cela.

Une belle carrosserie peut séduire pendant un certain temps, mais si le moteur – le cœur - ne répond pas, on s’en détourne rapidement. Il en va de même dans le monde du travail et certains chefs seraient bien inspirés de réviser régulièrement leurs codes de conduite et de déontologie en se posant la sempiternelle question : suis-je la solution ou le problème ?

Sans rancune Mesdames et Messieurs les Managers : j’ai eu le très grand honneur et l’immense plaisir d’être dans votre situation durant de nombreuses années. Avec un peu de passion pour ses employés, on arrive souvent à déplacer des montagnes.

Belle semaine, bonnes réflexions et bonne lecture.

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