On le sait depuis longtemps, les egos (trop) fortement développés ne font pas bon ménage avec la contestation. Ceci s’applique également dans le monde professionnel naturellement.
Diriger une entreprise demande toute une série de capacités assez exceptionnelles dont l’enthousiasme, voire la ferveur font parties. Mais au-delà, de la nécessaire passion pour ces activités, l’exercice du pouvoir engendre souvent un développement disproportionné de l’égo chez certains dirigeants.
Le chef en question est-il seul responsable de ces « dérapages ». A y regarder de plus près, la réponse est naturellement non. En effet, les circonstances, la gouvernance mais surtout l’entourage direct contribuent à renforcer une tendance à l’égocentricité déjà préexistante.
Avant de proposer quelques principes, il faut s’entendre sur ce qu’est l’égocentrisme dans le monde professionnel : peut-on dire qu’un chef est egocentrique lorsqu’il bénéficie de certains avantages dévolus à sa fonction et les utilise ? certainement pas. Peut-on reprocher à un chef de s’isoler ou d’être isolé par son premier cercle de collaborateur ? même s’il ne s’agit pas encore d’égocentrisme, il s’agit certainement d’un vilain défaut.
L’égo fait partie intrinsèque de l’Homme mais chez un dirigeant, il devient vraiment problématique lorsque plusieurs éléments suivants sont réunis :
• Pour s’adresser à lui ou elle, il faut passer par toute une série d’intermédiaires et adresser ses courriers et courriels à son état-major
• Pour ne pas lui déplaire, on évite les sujets qui fâchent ou qui ne correspondent pas à sa vision
• Toute remise en cause de l’approche ou de la stratégie dans une séance devient un sujet tabou ou est systématiquement balayée d’un revers de la main sans qu’il soit débattu.
• Il / Elle est présent(e) dans les séances mais sa qualité d’écoute est aussi développée qu’un bout de bois.
• Il/elle mobilise le temps imparti pour une séance, évitant, soigneusement et sans le dire, une prise de parole potentiellement divergente.
• Il/elle pratique la technique de « l’enfumage » en incluant des termes abscons ou un jargon technique incompréhensible dans ses propos ou en utilisant des périphrases et des tournures complexes empêchant finalement de savoir ce qu’il / elle veut : l’objectif étant de pouvoir critiquer à l’envi puisque le message n’était pas audible.
• Il/elle considère autrui comme étant d’une classe inférieure et montre, par le verbe ou les attitudes, que les interlocuteurs ne méritent pas son attention.
• Etc.
Au-delà des aspects sociologiques, de telles attitudes sont souvent destructrices pour celles et ceux qui les subissent. En outre, elle génère de l’inefficience et de l’inefficacité car l’énergie pour arriver aux résultats de l’entreprise sans froisser le « personnage » et totalement disproportionnée.
Comment procéder alors avec les égocentriques ? Il existe plusieurs méthodes plus ou « moins kamikazes ». En revanche, une chose est certaine : au niveau d’une entreprise, il faut que ces « troublions » soient sortis du cercle vertueux le plus rapidement possible.
Un joli adage entendu résume assez bien le cas « trop d’ambition et de prétention sont comme des échasses : cela hausse un homme, cela ne le grandit jamais ».
Belle semaine, bonnes réflexions et bonne lecture.