Tant à passer pour un vieux croulant cacochyme ne comprenant décidément plus rien à la vie professionnelle actuelle, autant y aller gaiement et en enfonçant même le clou : la courtoisie, l’empathie n’a plus cours : on est efficace jusqu’au bout, avec tout ce que cela comporte…
Commençons par donner quelques exemples : on tutoie spontanément le client potentiel dans certaines échoppes à la « cool attitude » ; les formules de politesse dans un courriel ne servent à rien ; sous prétexte d’efficacité, on jette aux oubliettes toute structure d’un message; on rentre dans une salle de réunion sans dire bonjour, etc.
Nous pouvons certainement vivre avec ces approches mais l’inquiétude nous gagne lorsque on constate que ces mêmes personnes s’offusquent de la « brutalité » de certains messages publicitaires, jugent certaines entreprises sur de simples présomptions liées au « politiquement correct », n’acceptent plus certaines plaisanteries innocentes (je parle ici de plaisanteries légères non graveleuses ou lourdes !), agissent comme des « haters » sur les media sociaux…
Comment faire alors ? Le bon sens vient souvent au secours des plus démunis : un simple bonjour ne coute pas très cher, une formule de salutations à la fin d’un message ne va pas consommer des térabytes inutilement et surtout employer le ton juste avec son interlocuteur n’a tué personne à notre connaissance…
Dit autrement, c’est le ton qui fait la musique.
Que les formules trop ampoulées ne fassent plus recette, n’est pas nouveau. Le fait que les longues introductions ne soient plus nécessaires au profit d’une synthèse de quelques mots répond certainement à une approche plus synthétique et rationnelle mais ne passons pas dans l’autre extrême.
Prenons l’exemple des courriels :
• Le message doit être synthétique et comporter au moins un titre
• La structure doit répondre au moins à une logique : introduction, développement, thèse et antithèse, demande, mesure, conclusion, etc.
• Le but (demande, information, question, etc.) du message devrait être clairement visible ou au moins décelable facilement
• Une phrase conclusive et de salutations ne constitue pas un luxe…
• L’adressage d’un courriel « à tous » sans différenciation entre le destinataire principal et les personnes mises en copie n’est pas efficace, voire génère de l’incompréhension
• Etc.
En utilisant ces quelques « trucs », sommes-nous moins efficaces, efficients ou contre-productifs ? En toute modestie, beaucoup ne le pense (heureusement) pas…
L’expérience montre que même les jeunes générations apprécient d’être considérés et d’être traités correctement par leurs pairs y compris dans des courriels. Pourquoi se priver de petites formulations qui changent le cours des discussions et la manière d’agir.
L’idée ici ne consiste pas à rentrer dans des attitudes et comportement d’autres temps mais d’apporter une touche un peu sociable et sociale dans un monde devenu de plus en plus « brut ».
Belle semaine, bonnes réflexions et bonne lecture.