Depuis des siècles, celui qui maîtrise l’information et la communication détient souvent le pouvoir…
Les exemples dans le domaine politique sont légion. Cette pratique élevée au « niveau de l’art » par la plupart des dictatures ou régimes s’en approchant dangereusement n’en n’est pas pour le moins absente dans les entreprises…
Maîtriser l’information est essentiel dans le cadre professionnel : l’anticipation, la préparation et la gestion de la communication sont de plus en plus importants face aux défis nombreux et variés. L’information externe est régie selon des règles et des pratiques bien connues des professionnels de la communication.
La communication interne est souvent beaucoup plus aléatoire et les pratiques diffèrent beaucoup d’une entreprise à l’autre. A ce sujet, il est intéressant de constater que la transparence est souvent plus grande aux niveaux hiérarchiques élevés de l’entreprise que dans les échelons intermédiaires ou inférieurs. A quoi cela peut-il tenir ?
Tentons quelques pistes de réflexion :
• Un poste de management intermédiaire est plus exposé qu’un poste dirigeant car il se trouve souvent « en sandwich » entre des collaborateurs et des chefs qui ont des attentes différentes
• Afin de conserver son poste managérial, il faut se démarquer, anticiper et parfois politiser : avoir une longueur d’avance sur les autres en termes de communication devient donc essentiel
• Selon un vieil adage éculé, si l’on veut conserver le pouvoir par rapport à son personnel, il faut disposer d’informations supplémentaires et de manière anticipée
• Certains dirigeants exacerbent la « concurrence » entre subordonnés directs en distillant l’information se manière ciblée pour créer « une émulation ». Comme chef intermédiaire, il faut donc savoir déjouer certains « pièges ».
Ce ne sont que quelques suppositions, mais à observer certaines entreprises de plus près et à écouter des cadres et le personnel de pas mal de sociétés, la vérité ne semble pas très éloignée…
Il est intéressant de voir que ces lacunes d’information (ou de communication) – voulues ou non – sont souvent pernicieuses et délétères pour les personnes concernées mais, plus grave, sont infiniment dommageables pour l’entreprise.
Au-delà des personnalités souvent (nécessairement) fortes qui dirigent les entreprises, la culture du secret, la volonté de défendre son secteur ou son poste jouent des rôles déterminants.
Est-ce que les générations Y et Z accepteront ce modèle ? C’est difficile à dire mais à observer leurs approches du monde sociétal et de l’entreprise, il est à prévoir que « l’ancien modèle » visant à ne pas partager l’information sera tôt ou tard relégué aux oubliettes. Ces nouvelles générations s’impliquent lorsqu’elles comprennent et peuvent adhérer au concept. Dans le cas contraire, elles démissionnent. Est-ce ce que nous voulons ? Certainement pas.
En conclusion, certains chefs seraient bien inspirés de revoir leur copie en matière de communication et d’information, faute de quoi, ils pourraient être rapidement confrontés à une traversée du désert.
Bonne Année 2023, belle semaine et bonnes réflexions.