Est-ce grave Docteur si mes employés ne veulent pas revenir au bureau ?
Cette phrase sous forme de plaisanterie pourrait bien cacher une vérité un peu plus délicate à traiter au niveau de certaines entreprises du secteur tertiaire.
Il n’est pas rare de constater que des employeurs font face à une « désertion incontrôlée » des espaces de bureaux depuis la reprise « post-COVID ». Est-ce grave ou peut-on gérer cette situation de manière proactive et pragmatique ?
Poser la question, c’est y répondre au moins partiellement. Tout d’abord, rien de sert de paniquer à l’idée que des collaboratrices et collaborateurs aient trouver un autre rythme de travail, combinant présentiel et distanciel de manière souvent efficace, tant pour l’employé que pour l’employeur. Encore faut-il trouver le bon mode opératoire afin que chacun y trouve son compte.
Tout d’abord, il faut évacuer quelques légendes urbaines qui semblent toujours avoir cours dans certaines entreprises :
• Il est faux de croire qu’une personne présente travaille plus qu’un employé en distanciel : les études montrent que le distanciel permet une grande efficacité et les employés apprécient de pouvoir traiter certains dossiers dans le calme.
• Il est tout aussi faux de penser que les lundis et vendredis ne doivent pas se dérouler en distanciel sous prétexte du « prolongement » du weekend. Ce qui est demandé à l’employé, c’est d’être efficient et efficace et de traiter les dossiers confiés dans les délais. La question est plus : comment le/la manager gère-t-il/elle et mesure-t-il/elle la productivité de ses employés ?
• Il est toujours faux de prétendre que la meilleure efficacité est atteinte avec la présence de tous les employés en même temps au bureau. Venir au travail pour passer sa journée à écrire des courriels et à répondre au téléphone n’est pas la meilleure manière d’échanger entre collègues non ?
Il est plus important de se questionner sur les raisons qui poussent le personnel à ne plus revenir assidument au bureau. Tentons quelques pistes de réflexion :
• Les trajets entre le domicile et le bureau sont consommateurs de temps et en réduisant ceux-ci, on peut consacrer plus de temps à travailler
• L’environnement physique (localisation, locaux, espaces) ne sont plus adaptés aux souhaits du personnel
• Le cahier des charges des employés permet une bonne répartition entre le présentiel et le distanciel
• Le management n’est tout simplement pas à la hauteur et génère plus de problèmes que de solution : les employés « fuient » donc la présence du chef…
• Le personnel peut mieux organiser sa journée en étant en distanciel car il est moins dérangé pour des opérations « non planifiées ».
Ce ne sont que quelques suppositions bien naturellement. Afin de faire plaisir à certains patrons, ajoutons tout de même le fait qu’un très petit pourcentage des employés profite de la situation…
Il est important de trouver ensemble – responsables et employés – une solution qui soit la plus efficace possible dans le contexte précis de l’entreprise. Le « copier-coller » ne fonctionne pas dans ces situations. C’est la bonne combinaison des options et le dialogue qui vont permettre d’atteindre un objectif commun. Sans cela, la rotation du personnel et le distanciel ont de très beaux jours devant eux !
Bonne lecture, belle semaine et bonnes réflexions.