Une petite révolution se déroule depuis la crise sanitaire 2020-2022 : même les employés les plus assidus (qui le peuvent techniquement) ne veulent plus retourner au bureau tous les jours et le vendredi devient un jour « sans ». Que se passe-t-il donc dans l’environnement professionnel et pourquoi la semaine de quatre jours devient-elle tellement tendance tout au moins pour les employés ?
La pandémie a totalement chamboulé les codes du travail et la notion de présentiel. Ce qui semblait impossible pour beaucoup d’employeurs et d’employés est devenu d’abord une obligation avec la pandémie, puis un essai qui s’est transformé enfin en un état de fait et une pratique courante.
La crise sanitaire a obligé les entreprises et leurs équipes à se réinventer, à trouver des palliatifs, à être créatifs et surtout à investir massivement dans les technologies afin de permettre un travail en distanciel.
Le premier pas ayant été franchi avec plus ou moins de bonheur, il devenait évident (dès la situation « normale » rétablie) de se poser les bonnes questions. Si l’on ajoute les changements générationnels et les questionnements sur l’environnement, nous avons le cocktail parfait pour réduire la présence au bureau ! Encore faut-il trouver un modus operandi qui soit compatible avec les exigences professionnelles et personnelles.
De nombreuses entreprises ont trouvé une voie médiane, autorisant le distanciel 1-2 jours par semaine, mais certaines éprouvent plus de difficultés, rarement pour des raisons techniques, mais beaucoup plus à cause de freins culturels ou d’un management dysfonctionnel.
Quelques constats ou mesures pour ces changements :
• L’efficience et la productivité sont potentiellement augmentées lorsque le personnel peut s’organiser plus librement.
• Le management doit changer de mode en agissant plus comme un incitateur, un modérateur, un coordinateur, un rassembleur. C’est également perdre une partie du contrôle…
• Le présentiel et la communauté sont appréciés par le personnel à une condition : que cela soit valorisant, utile et bienveillant : venir au bureau pour se montrer, écrire des mails dans son coin dans un environnement tendu, ne fait plus rêver…
• Le personnel se rend compte que d’être présent ou pas ne change plus beaucoup les rapports « chefs-employés », les premiers comprenant que la productivité ne se compte pas au nombre de personnes dans le bureau et aux heures
• Il faut permettre au personnel de s’évader le vendredi si les résultats sont au rendez-vous et que l’efficience le reste de la semaine est bonne, voire meilleure.
Le « concept » comporte néanmoins quelques perdants :
• Les jeunes entrant dans le monde du travail qui doivent pouvoir apprendre « en copiant », en évaluant, en observant et en étant observé.
• Les personnes dont l’environnement à domicile pour effectuer des tâches n’est pas opportun par faute de place ou d’espaces efficaces, etc.
• Les transports publics, les prestataires de services et les restaurants constatant des volumes plus faibles en semaine et encore plus bas le vendredi.
Il n’y a certainement aucune « bonne et unique » solution mais chacun doit pouvoir y trouver son compte, tant l’entreprise que le personnel, en développant une culture et des processus adéquats. Cette « modularité » à néanmoins un coût : celui du management qui doit se réinventer, mais il devrait être supportable.
Bonnes réflexions, belles semaines et à bientôt.