Au même titre que dans nos sociétés civiles, les environnements et espaces de travail vivent des transformations extraordinaires liées à toute une série de facteurs sociaux, environnementaux, économiques et culturels.
La première difficulté provient de la mise en perspective notamment sur le plan temporel. L’immédiateté de l’information et le besoin de résultats, les contacts éphémères et superficiels conditionnent de plus les environnements et les relations de travail.
Si le temps long n’existe plus dans nos sociétés modernes hyper connectées, la réalité des entreprises – à de rares exceptions – se calcule généralement en plans quinquennaux, la notion de décennie étant devenu obsolète, voire vulgaire. Mais là encore, la notion temporelle diverge d’un secteur à l’autre : alors que les hauts managements analysent les résultats trimestre après trimestre dans la plupart des cas, certains secteurs, dont l’immobilier, doivent planifier à 8-10 ans : ce premier paradoxe génère au mieux des frustrations, au pire des blocages importants.
Les notions de développement durable au travail se heurtent au confort des utilisateurs ou aux exigences techniques ou légales : quel choix opérer ? Les puristes et dogmatiques répondront que poser la question, c’est y répondre. En pratique, cela ne se passe du tout comme cela…
La flexibilité demandée par les travailleurs tant au niveau des activités que des espaces de travail ne s’inscrit souvent pas dans la logique de l’entreprise. Le fait que l’on ne puisse décemment pas calculer très précisément l’efficience et l’efficacité d’une approche ou d’une autre ajoute à la complexité du dialogue.
Dans un monde de plus en plus polarisé, la recherche du dialogue et du compromis ne fait plus partie ni du vocabulaire, ni des actes. Or, c’est la recherche de l’équilibre subtil entre divers intérêts qui constitue souvent un gage de calme, de pérennités des approches, des relations et des espaces.
Il est intéressant de constater que le « minimal syndical » en matière de communication, de recherches d’information, d’analyse, de pondération tend à disparaître, voire à être occulté par des égaux totalement disproportionnés et déconnectés. Un propos revient souvent : « on n’a pas le temps… ». Et pourquoi pas ?
• Prendre le temps de la réflexion et du dialogue, permet pourtant d’assurer la réussite du projet.
• Impliquer les personnes dans la démarche plutôt que de leur ordonner d’effectuer.
• Chercher la réponse où la connaissance se trouve et non demander au chef par égo.
• Parler en qualité de partenaires plutôt que de fournisseurs ou sous-traitants.
Ces points semblent sortir tout droit d’un ouvrage sur le management, or c’est la pratique et le bon sens qui montrent la voie à suivre. La Suisse vit, presque par essence, de la qualité de ses cerveaux et des compétences intellectuelles. On ne peut qu’applaudir. Le problème réside plus dans la capacité de porter ces connaissances et ces idées à long terme alors que c’est au rythme des secondes ou minutes que les entreprises travaillent.
Le dialogue n’est pas toujours facile en entreprise, mais c’est la moins mauvaise façon de faire avancer les choses de manière sereine pour tous les protagonistes. Pourquoi s’en priver ?
Bonnes réflexions, belles semaines et à bientôt.