La tactique avant les connaissances…

Encore trop souvent, la plupart des grandes entreprises privilégient les connaissances et compétences techniques individuelles, alors que dans la majorité des cas, ce sont les capacités tactiques, la gestion du groupe et de l’approche holistique qui font réellement la différence. A quoi cela est-il dû ?

On peut argumenter de diverses manières :

• La prestation individuelle est plus facilement quantifiable ou qualifiable que celle d’un groupe.

• Evaluer la tactique ou la notion du groupe est trop complexe, demande du temps, de la réflexion et de la patience.

• De plus en plus d’activités « virtuelles » ou n’ayant pas de relations directes avec la production de résultats sont réalisées, ce qui ne permet pas ou plus de les placer correctement dans l’échelle de valeurs ou de juger la contribution réelle.

Au-delà du débat, il faut noter que la majorité des activités effectuées individuellement sont correctes, réalisées dans le temps imparti et avec la qualité requise. Cela ne garantit pas encore le succès opérationnel ou n’assure pas les marges.

A titre d’exemple, on peut citer la tactique nécessaire pour développer et mener à termes un projet. Par tactique, il faut comprendre plusieurs aspects :

• Placer le projet dans la perspective de l’entreprise, son importance et sa criticité : ne pas sous- ou surjouer les enjeux.

• Jouer adroitement avec les échéances et amener le projet auprès de la direction au bon moment afin que la décision soit « évidente » ou s’inscrive dans la logique de l’entreprise.

• Mettre les bonnes personnes aux postes clés afin de permettre de faire sauter des verrous ou faciliter le travail horizontal.

• Trouver des ambassadeurs du projet afin que ces derniers « portent littéralement » celui-ci auprès des bonnes instances.

• Dans certains cas, combiner des activités ou des défis afin que l’ensemble puisse avoir un poids suffisant auprès de la direction.

• Anticiper les réactions et/ou les oppositions en préparant les argumentaires et une communication solide.

A la lecture des points ci-dessus, on peut penser à une forme de « manipulation » à large échelle, alors qu’il s’agit simplement « d’emballer le produit » de manière subtile et convaincante vis-à-vis de la direction, du personnel ou des tiers.

Dans la plupart des écoles de management, la notion du « connaître son client » est mise en avant, mais on oublie tout aussi souvent de préciser qu’il faut savoir doser l’approche, et trouver la bonne tactique pour garantir le succès. A observer certains ratages monumentaux, on peut raisonnablement douter que les vieux principes de la tactique soient parfaitement intégrés.

Aujourd’hui, la gestion de projets ou des affaires en général sont d’une complexité inégalée et le nombre de paramètres dont il faut tenir compte a explosé. C’est une raison supplémentaire pour avoir une approche tactique subtile et parfaitement rodée.

Même si comparaison n’est pas raison, la tactique fait toujours partie intégrante de « l’école de la guerre » de toutes armées du monde : et pourquoi ? N’en déplaise aux « anti » et si nous sommes loin faire l’apologie de la violence, il faut reconnaître, à la lecture des moments très douloureux de l’histoire, que chaque fois que la tactique n’a pas été à l’ordre du jour ou parfaitement exécutée, la guerre a été perdue alors que les autres « paramètres » étaient positifs…

Même en imaginant un monde totalement pacifié et positif, la tactique n’a pas dit son dernier mot.

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