L’art du compromis à la place de travail

Nous constatons deux tendances totalement inverses dans le monde du travail : un retour au rigorisme pour certaines choses et/ou un laisser-faire presque inconvenant pour d’autres. Sont-ce les entreprises atteintes d’une forme de délire collectif ?

Commençons par la première forme car le mode « binaire » semble (re)devenir la norme. Les marges de tolérance deviennent ténues pour ne pas dire inexistantes. Nous sommes parvenus au « juste ou faux » sans aucunes marges. Cela peut parfaitement s’expliquer ou se comprendre pour certains domaines, bien que le côté noir-blanc freine l’efficience et place le bon sens et le pragmatisme dans la marginalité.

A l’inverse, le modèle participatif – avec tout ce que cela suppose – prend le dessus. Il faut inclure tout le monde pour décider, chercher à considérer tous les avis, même les plus minoritaires, sous peine de se faire accuser de dirigisme aigu. Cette crainte de décider (en argumentant bien évidemment) semble faire de plus en plus défaut chez des managers.

Tout cela semble étonnant pour un « boomer » que je suis, alors que cela ne semble poser aucun problème aux plus jeunes : cette forme d’incohérence d’ensemble satisfait-elle tout le monde ou est-ce simplement la perte totale de repères et un monde qui part en déliquescences qui les paniquent ? La question reste ouverte…

Nous nous focalisons sur les espaces de travail, tant le domaine est vaste et même s’il s’applique à toute une série d’autres aspects dans l’entreprise.

Un grand nombre de sociétés du secteur tertiaire optent toujours et encore pour un seul modèle de travail alors que les fonctions, les activités, les besoins des salariés sont totalement différents. Comment oser comparer le métier d’un gestionnaire de fortunes avec un logisticien ; comment mettre en parallèle un juriste avec une équipe marketing et communication ; comment simplement imaginer qu’un centre d’appel a les mêmes besoins qu’un courtier ? Tout ces métiers sont pourtant représentés dans une grande entreprise…

C’est pourtant le mode « pour tous ou personne » que beaucoup d’entreprises pratiquent encore. Est-ce par frilosité face à la responsabilité d’expliquer ? Les employés sont suffisamment intelligents pour comprendre l’approche si elle est logique et praticable.

Il faut tout d’abord disposer d’une stratégie des espaces de travail solide et étudiée et tout, mais vraiment tout, inclure dans le périmètre afin que cela soit cohérent, efficient et surtout intuitif pour les employés. Implanter une solution rigide et/ou illogique provoque des réactions et des contournements parfois dangereux pour l’entreprise et les employés.

Le concept doit être suffisamment évolutif et flexible pour ouvrir toutes les options et c’est souvent là que les premiers défis apparaissent, car il y a forcément un moment ou les notions budgétaires vont apparaître. Les questions suivantes tendent à montrer la complexité du sujet :

• Comment faire pour que les espaces soient modulaires mais utilisables par la quasi-totalité du personnel ?

• Pourquoi permettre le télétravail à certains tout en l’excluant à d’autres ?

• Comment disposer le mobilier afin que des « espaces de respiration » soient possibles sans « sacrifier » des surfaces inutilement ?

• Comment éviter des déménagements à chaque changement de chef ?

Comme souvent indiqué dans cette rubrique, la complémentarité et la combinaison des approches constituent certainement les meilleures options pour une équipe qui doit atteindre des objectifs, mais l’approche tactique est essentielle pour éviter les faux-pas.

Bonnes démarches, bonne lecture et à bientôt.

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