Le droit à l’erreur existe-t-il encore

Alors que l’inclusion, la diversité et la pluralité sont prônées et déclamées avec force et slogans, le monde actuel devient de plus en plus intolérant face à l’erreur, à l’approximation et aux options : cherchez l’erreur…

La binarité des solutions constitue certes une simplification voire une opportunité pour certains cerveaux de plus en plus « normés » et peu enclin à la réflexion, mais il devient détestable que cette approche du « oui ou non, mais surtout rien d’autre » soient portée aux nues.

La tolérance commence par l’acceptation du droit à l’erreur, à l’approximation, aux choix. Il ne s’agit guère d’accepter tout et n’importe quoi, mais bien de disposer d’une marge d’appréciation qui est l’un des fondements de la vie en société.

Or, il semble que le principe « qui n’est pas pour moi est (forcément) contre moi » devienne la règle. Les défis géopolitiques et les débats de société actuels en sont malheureusement les exemples les plus crasses.

Un de mes anciens mentors m’avait expliqué un jour que pour faire juste, il fallait avoir fait faux et avoir appris de ses erreurs. Ce bon sens semble faire de plus en plus défaut dans le monde professionnel actuel. Le « you are fired » d’un certain ancien président américain fait réfléchir même si cela semble devenir la règle : pour un rien, on change, on élimine, on licencie.

En qualité de client, il est évident que l’on souhaite la perfection et la qualité. Encore faut-il être prêt à en payer le juste prix. A l’inverse, lorsque quelque chose de passe mal, il n’est pas nécessaire d’ameuter la moitié de la république, les médias et intenter action en justice dans les cinq minutes…

La plupart des grandes sociétés et leurs employés n’osent ainsi plus prendre de décisions courageuses ou logiques, sous prétexte que l’image pourrait être écornée, que les conséquences financières à la suite d’une action juridique pourraient être désastreuses, etc. Alors on tord le « problème » jusqu’à le rendre insipide, sans caractère et surtout inattaquable : il n’est pas et n’a jamais été possible de contenter tout le monde et cela depuis des siècles. Alors qu’’est-ce qui a changé ?

Les « contres » et les « antis » sont devenus beaucoup audibles et virulents grâce à plusieurs phénomènes, dont les réseaux sociaux ne sont pas les derniers. Exprimé autrement, la capacité de nuisance a décuplé et peut ruiner une société ou une carrière en quelques clics, posts, ou autres messages sur un média social.

L’Europe est également beaucoup plus encline à se doter d’un arsenal juridique et de règles que les pays anglo-saxons connaissent depuis longtemps et dans lesquels la case « legal » fait partie du quotidien. Mon boulanger n’a pas assez salé le pain, procès ; le serveur du restaurant était trop lent, procès ; mon voisin a cligné de l’œil, procès. J’exagère ? si peu…

La vie est un tâtonnement permanent pour la plupart d’entre nous, une recherche pour bien faire et atteindre le mieux pour soi et les autres, une invitation à essayer de nouvelles choses dans le respect des autres. Si cela est bien toléré dans la plupart des secteurs « non professionnels », il semble ne plus être autorisé au travail, dans les relations professionnelles.

Le partenariat constitue pourtant la meilleure solution dans bien des situations en entreprise. Cela demande un peu de réflexion, d’aller l’un vers l’autre et non contre l’autre, de trouver un chemin commun au lieu de s’opposer. C’est possible : de nombreux exemples existent heureusement. Alors pourquoi ne pas en faire une règle ?

Nous pensons que les jeunes générations sauront trouver la bonne recette, car, à l’inverse, leurs vies professionnelles pourraient vite tourner au cauchemar et personne ne le souhaite pour eux !

Bonnes démarches, bonne lecture et à bientôt.

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