Les grandes entreprises sont souvent confrontées à un défi majeur en matière de projet : comment faire en sorte que les membres s’identifient à lui, le personnifient, le vivent et le portent émotionnellement.
La réponse la plus directe consisterait à dire que le projet doit être suffisamment intéressant et se suffire à lui-même pour que les personnes impliquées le portent. C’est naturellement un peu court et surtout inexact.
Pour faire simple, il faut tout d’abord qu’un membre de la haute direction de l’entreprise soit le véritable ambassadeur du projet, en parle de manière enthousiaste, encourage les équipes et les bénéficiaires dudit projet et agisse en défenseur de la cause auprès du collège directorial, même si des nuages s’accumulent ou les défis se présentent.
Dans la grande majorité des cas, les projets se déroulent bien, voire très bien, grâce aux compétences techniques et aux divers réseaux internes et externes, mais il manque souvent une véritable « âme » auxdits projets pour les rendre uniques, inoubliables et porteurs d’un message.
Combien de projets ai-je vu ou auxquels ai-je participé qui ont certes réussis, mais qui n’ont laissé aucune satisfaction réelle, aucun sentiment d’appartenance. Sans rentrer dans un débat philosophique : les directions d’entreprises souhaitent-elles vraiment cet « attachement » à un projet ? Après avoir observé certaines réactions ou entendu certains propos de hauts dirigeants, ma réponse est clairement « non » même si c’est désolant.
Ce qui fait la différence entre le succès et l’excellence, c’est l’âme, le cœur, l’esprit, l’engagement humain que l’on met derrière les actes. Derrière chaque mesure technique doit toujours se cacher une forme d’humanité et de satisfaction personnelle ou partagée pour que le résultat dépasse les attentes.
Beaucoup d’exemples peuvent illustrer ces propos comme :
• Le brillant chirurgien reconnu par ses pairs, mais qui dispose d’une empathie digne d’un poisson rouge.
• Le concierge d’un hôtel qui répond parfaitement sur le plan technique, mais qui vous considère comme « négligeable », car vous ne correspondez pas directement aux standards de l’hôtel.
• Le directeur ou la directrice d’un projet immobilier qui se limite à une approche rationnelle et technique sans savoir – ou vouloir - supporter ses équipes et les encourager sur le plan relationnel, émotionnel.
• Et bien d’autres…
Comment peut-on améliorer cette situation souvent invisible pour les non-initiés ? Pour les projets d’importance, il faudrait tout d’abord désigner un chef de projet charismatique, pas forcément le chef hiérarchique ou le plus capable techniquement, mais une personne qui incarne le projet, qui soit prête à le porter, à le défendre.
L’étape suivante consiste à accompagner le projet par des actions qui motivent l’équipe de projet et permettent à celle-ci de s’identifier à lui. Il est finalement important de « sentir » le projet de manière permanente grâce à une grande présence et à une écoute bienveillante des équipes.
Tout en conservant la distance nécessaire et en laissant les membres de l’équipe travailler de manière entrepreneuriale, on est capable de détecter les forces et les faiblesses, les accrocs mais aussi les succès et en tirer profit pour le bien du projet lorsqu’on est au milieu de ses troupes. Le télétravail dans ce domaine ne fonctionne pas…
Nous espérons que vous prendrez beaucoup de plaisir à participer à de beaux projets.
Bonne lecture, à bientôt et Bonne Année 2025 !