De plus en plus d’acteurs s’intéressent – enfin, diront certains – à la conception et à l’usage des espaces de travail. Mais s’intéresser ne signifie pas nécessairement maîtriser le sujet. La presse relaie régulièrement des avis contradictoires, ce qui a de quoi dérouter même les mieux informés.
Depuis la pandémie, nombre d’entreprises du secteur tertiaire tâtonnent encore en matière d’aménagement des espaces de travail. Les stratégies mises en avant s’avèrent souvent peu convaincantes, parfois mal abouties. La tendance la plus fréquente ? Le « saupoudrage » : un peu de tout, mais jamais assez pour emporter l’adhésion.
Pourtant, la solution choisie devrait être le fruit d’une réflexion approfondie, menée au plus haut niveau de l’entreprise, en étroite collaboration avec les ressources humaines. Or, dans bien des cas, ces dernières ne se sentent pas mandatées – ou ne sont pas mandatées – pour intervenir dans ce domaine.
Autre écueil fréquent : l’approche purement interne, menée dans l’urgence, au gré de projets immobiliers ou de réorganisations. Une démarche qui constitue souvent… le début des ennuis.
Des critères multiples et interdépendants
Un espace de travail pertinent doit répondre à une série de critères étroitement liés : marché, activité commerciale, culture d’entreprise, concurrence, nature des services proposés et proximité des clients, etc. S’y ajoutent le cycle de vie des produits, ainsi que les attentes des jeunes générations, dont l’attachement à long terme à une organisation est souvent relatif.
Pas de solution universelle
Si les fondamentaux demeurent, les réponses varient. Certaines entreprises privilégieront le présentiel, d’autres le distanciel. Certaines favoriseront la proximité des équipes ou les mini-espaces collaboratifs, d’autres mettront l’accent sur l’individuel. La réalité, dans la plupart des cas, consiste à combiner intelligemment ces options afin de répondre à la fois aux besoins opérationnels et aux attentes des employés.
La constance : une valeur cardinale
Dans ce domaine, la cohérence et la stabilité des choix comptent autant que leur pertinence. Céder à chaque tendance du marché et changer de stratégie tous les deux ou trois ans s’avère contre-productif, générant désorganisation et lassitude. Il est d’ailleurs intéressant de constater que, malgré leur désir d’emplois motivants, dynamiques et inspirants, les générations Z et Alpha expriment aussi un besoin de stabilité pour pouvoir se construire.
Un enjeu collectif
La stratégie d’aménagement des espaces de travail concerne l’ensemble de l’organisation : du responsable d’équipe à l’apprenti, en passant par les experts métiers. Un mauvais choix peut engendrer frustrations, perte de productivité et coûts cachés considérables. À l’inverse d’une maxime bien connue, mieux vaut prendre le temps de bien faire que de vouloir agir trop vite… au risque de se tromper.
Bonne lecture et à bientôt.